FRANCÊS




FRANÇAIS



I. Les deux rédactions de 1851 pour le pape Pie IX
(3-6 juillet 1851)

 
Les deux rédactions de juillet 1851 s'accordent sur l'essentiel, mais diffèrent dans leurs développements et même leur tonalité ; le secret de Maximin est plus court, plus simple, moins grave. 

Mélanie a le souci du destinataire : s'en faire comprendre, et ne pas lui faire trop de peine, dit-­elle, ce qui n'empêcha pas les larmes de Mgr de Bruillard.



1. Rédaction du secret par Maximin, le 3 juillet 1851 

Maximin écrivit son secret à l'évêché, devant les proches de Mgr de Bruillard, avec une parfaite insouciance, le 3 juillet au soir. On le lui fit recommencer sur-le-champ à cause de taches d'encre. L'autographe souillé fut brûlé. 


Enfin, M. Dausse tendit le secret à Mgr de Bruillard, pour qu'il soit sûr de son importance avant d'y apposer son propre sceau, et de l'envoyer au pape. L'enveloppe scellée fut contresignée par deux témoins, à 19 heures.

Dans la thèse, les secrets sont édités de manière rigoureusement exacte, ligne par ligne, avec les fautes d'orthographe et de ponctuation des jeunes bergers, pour qui écrire en français est un exploit. 

Nous présentons l'édition littérale, mais avec l'orthographe, la ponctuation et la disposition qui la rendent plus lisible. 


Comme toutes les prédictions, celle-ci est un appel à la vigilance. Elle met en garde pour l'avenir, sans satisfaire la curiosité. 

Les voyants interprètent comme ils peuvent les termes imagés qu'ils ne connaissent pas. Ils extrapolent, confondent les plans logiques et temporels (comme l'apôtre Paul dans l'épître aux Thessaloniciens). Ici, nous prenons contact avec les textes dans l'ordre chronologique.

Le 19 septembre 1846, nous avons vu une belle Dame.

Nous n'avons jamais dit que cette dame fut la Sainte Vierge mais nous avons toujours dit que c'était une belle Dame.

Je ne sais pas si c'est la sainte Vierge ou une autre personne. Moi, je crois aujourd'hui que c'est la sainte Vierge. Voilà ce que cette Dame m'a dit :

« Si mon peuple continue, ce que je vais vous dire arrivera plus tôt, s'il change un peu, ce sera un peu plus tard.

La France a corrompu l'univers, un jour elle sera punie. La foi s'éteindra dans la France trois parties de la France ne pratiqueront plus de religion, ou presque plus, l'autre partie la pratiquera sans bien la pratiquer. Puis, après, les nations se convertiront, la foi se rallumera partout.

Une grande contrée dans le nord de l'Europe, aujourd'hui protes­tante, se convertira : par l'appui de cette contrée toutes les autres contrées du monde se convertiront.

Avant que tout cela arrive, de grands troubles arriveront, dans l'Église, et partout.

Puis, après, notre Saint-Père le pape sera persécuté. Son successeur sera un pontife que personne n'attend . Puis, après, une grande paix arrivera, mais elle ne durera pas longtemps. Un monstre viendra la troubler. Tout ce que je vous dis là arrivera dans l'autre siècle, au plus tard aux deux mille ans. » Maximin Giraud 

(Elle a dit de le dire quelque temps avant).

Mon Très Saint-Père,

votre sainte bénédiction à une de vos brebis, Grenoble, le 3 juillet 1851.


2. Rédaction du secret par Mélanie 

Elle rédigea une première fois le secret, le 3 juillet, à Corenc, chez les Sœurs de la Providence. Elle le cacheta à 10 heures, et on l'emporta à l'évêché. 

Le lendemain, elle déclara s'être mal exprimée sur les mal­heurs qui devaient arriver à deux villes (Paris et Marseille) : ils parais­saient synchroniques, alors qu'ils étaient successifs. 

Le chanoine Rous­selot lui fit réécrire son secret, le 6 juillet, puis l'ingénieur Dausse la conduisit à l'évêché, où Mgr de Bruillard lut le document avant de le cacheter.

J.M.J.

secret que m'a donné la Sainte Vierge sur la Montagne de La Salette le 19 septembre 1846

Secret.

Mélanie, je vais vous dire quelque chose que vous ne direz à per­sonne :

Le temps de la colère de Dieu est arrivé!

Si, lorsque vous aurez dit aux peuples ce que je vous ai dit tout à l'heure, et ce que je vous dirai de dire encore, si, après cela, ils ne se convertissent pas,

(si on ne fait pas pénitence,

et si on ne cesse pas de travailler le dimanche,

et si on continue à blasphémer le Saint Nom de Dieu),

en un mot, si la face de la terre ne change pas,

Dieu va se venger contre le peuple ingrat et esclave du démon.

Mon Fils va faire éclater sa puissance !

Paris, cette ville souillée de toutes sortes de crimes, périra infaillible­ment. Marseille sera détruite en peu de temps.

Lorsque ces choses arriveront, le désordre sera complet sur la terre,

Le monde s'abandonnera à ses passions impies.

Le pape sera persécuté de toutes parts :

on lui tirera dessus, on voudra le mettre à mort,

mais on ne lui pourra rien,

le Vicaire de Dieu triomphera encore cette fois-là.

Les prêtres et les religieuses, et les vrais serviteurs de mon Fils seront persécutés, et plusieurs mourront pour la foi de Jésus-Christ. Une famine régnera en même temps.

Après que toutes ces choses seront arrivées,

beaucoup de personnes reconnaîtront la main de Dieu sur elles,

se convertiront, et feront pénitence de leurs péchés.

Un grand roi montera sur le trône, et régnera pendant quelques années.

La religion refleurira et s'étendra par toute la terre

et la fertilité sera grande, le monde content de ne manquer de rien recommencera ses désordres, abandonnera Dieu, et se livrera à ses passions criminelles.

Parmi les ministres de Dieu, et les Épouses de Jésus-Christ, il y en a qui se livreront au désordre, et c'est ce qu'il y aura de plus terrible.

Enfin, un enfer régnera sur la terre.

Ce sera alors que l'Antéchrist naîtra d'une religieuse; mais, malheur à elle! Beaucoup de personnes croiront à lui,

parce qu'il se dira le venu du ciel, malheur à ceux qui le croiront !

Le temps n'est pas éloigné, il ne passera pas deux fois 50 ans.

Mon enfant, vous ne direz pas ce que je viens de vous dire.

(Vous ne le direz à personne,

vous ne direz pas si vous devez le dire un jour,

vous ne direz pas ce que cela regarde),

enfin vous ne direz rien jusqu'à ce que je vous dise de le dire !

Je prie Notre Saint-Père le Pape de me donner sa sainte bénédic­tion.

Mélanie Mathieu, Bergère de La Salette Grenoble 6 juillet 1851.

J.M.J.+





II. Rédactions longues de Mélanie (1858-1878)



L'édition définitive de Lecce (1878-1879)

À Castellammare, le 21 novembre 1878, soit onze ans après l'édition de Maximin, Mélanie consigne son propre récit, soi­gné et détaillé, de l'apparition. À l'endroit du récit où la Vierge lui donne son secret, là où, en 1866, Maximin n'écrit rien, elle le transcrit intégralement, en complétant définitivement le texte de Marseille. 

Puis à Lecce, avec l'imprimatur de Mgr Zola du 15 novembre 1879, elle publie ce récit. En 1904, l'année de sa mort, avant de quitter la France, elle fera rééditer cette brochure (Lyon, Librairie du Sacré-Cœur, et Paris, Vic et Amat).

Ce récit d'un style impeccable a été dénoncé en France comme une extrapolation subjective de Mélanie : le fruit d'une « révolution copernicienne » égocentrique. Mais les grands thèmes, répu­tés nouveaux, sont déjà dans les rédactions antérieures. 

Comme Maxi­min adulte, la voyante reste enthousiasmée par la vision qui l'a ravie, et que personne ne saurait exprimer à sa place.

Aux parties du récit, numérotées par Mélanie, nous avons ajouté des sous-titres, et imprimé en italique les additions qui ne figurent pas dans la rédaction de Marseille. Voici ce récit, intitulé par la voyante :



L'apparition de la Très Sainte Vierge sur la Montagne
de La Salette le 19 septembre 1846



Le 18 septembre, veille de la Sainte Apparition de la Sainte Vierge, j'étais seule, comme à mon ordinaire, à garder les vaches de mes Maîtres. Vers les onze heures du matin, je vis venir auprès de moi un petit garçon. À cette vue je m'effrayai, parce qu'il me semblait que tout le monde devait savoir que je fuyais toutes sortes de compagnies. Cet enfant s'approcha de moi et me dit : « Petite, je viens avec toi, je suis aussi de Corps. »

A ces paroles, mon mauvais naturel se fit bientôt voir, et, faisant quel­ques pas en arrière, je lui dis : « Je ne veux personne, je veux rester seule. »

Mais cet enfant me suivait en me disant : « Va, laisse-moi avec toi, mon Maître m'a dit de venir garder mes vaches avec les tiennes : je suis de Corps. »

Moi, je m'éloignai de lui, en lui faisant signe que je ne voulais per­sonne, et, après m'être éloignée, je m'assis sur le gazon. Là, je faisais ma conversation avec les petites fleurs du bon Dieu. Un moment après, je regarde derrière moi, et je trouve Maximin assis tout près de moi. Il me dit aussitôt : « Garde-moi, je serai bien sage. »

Mais mon mauvais naturel n'entendit pas raison. Je me relève avec précipitation et je m'enfuis un peu plus loin sans rien lui dire, et je me remis à jouer avec les petites fleurs du bon Dieu. Un instant après, Maxi­min était encore là, à me dire qu'il serait bien sage, qu'il ne parlerait pas, qu'il s'ennuierait d'être tout seul, et que son Maître l'envoyait près de moi, etc.

Cette fois, j'en eus pitié, je lui fis signe de s'asseoir, et moi, je conti­nuai avec les petites fleurs du bon Dieu. Maximin ne tarda pas à rompre le silence, il se mit à rire (je crois qu'il se moquait de moi), je le regarde et il me dit : « Amusons-nous, faisons un jeu. »

Je ne lui répondis rien, car j'étais si ignorante que je ne comprenais rien au jeu avec une autre personne, ayant toujours été seule. Je m'amu­sais avec les fleurs, toute seule, et Maximin, s'approchant tout à fait de moi ne faisait que rire en me disant que les fleurs n'avaient pas d'oreilles pour m'entendre et que nous devions jouer ensemble. Mais je n'avais aucune inclination pour le jeu qu'il me disait de faire. Cependant je me mis à lui parler, et il me dit que les dix jours qu'il devait passer avec son Maître allaient bientôt finir et qu'ensuite il s'en irait à Corps chez son père, etc. Tandis qu'il me parlait, la cloche de La Salette se fit entendre, c'était l'Angélus; je fis signe à Maximin d'élever son âme à Dieu. Il se découvrit la tête et garda un moment le silence. Ensuite je lui dis : « Veux-tu dîner ? ­– Oui, me répondit-il. Allons. »



Nous nous assîmes, je sortis de mon sac les provisions que m'avaient données mes Maîtres et, selon mon habitude, avant d'entamer mon petit pain rond, avec la pointe de mon couteau je fis une croix sur mon pain, et, au milieu, un petit trou, en disant : « Si le diable y est qu'il en sorte, et si le bon Dieu y est qu'il y reste ! », et vite, vite, je recouvris le petit trou. Maximin partit d'un grand éclat de rire et donna un coup de pied à mon pain, qui s'échappa de mes mains, roula jusqu'au bas de la montagne et se perdit. J'avais un autre morceau de pain; nous le mangeâmes ensemble; ensuite nous fîmes un jeu; puis, comprenant que Maximin devait avoir besoin de manger, je lui indiquai un endroit de la montagne couvert de petits fruits. Je l'engageai à aller en manger, ce qu'il fit aussi­tôt; il en mangea et en rapporta plein son chapeau. Le soir nous descendîmes ensemble de la montagne et nous nous promîmes de revenir garder nos vaches ensemble.


Le lendemain, 19 septembre, je me retrouvai en chemin avec Maxi­min. Nous gravissions ensemble la montagne. Je trouvais que Maximin était très bon, très simple, et que volontiers il parlait de ce dont je voulais parler, il était aussi très souple, ne tenant pas à son sentiment; il était seu­lement un peu curieux, car, quand je m'éloignais de lui, dès qu'il me voyait arrêtée, il accourait vite pour voir ce que je faisais et entendre ce que je disais avec les fleurs du bon Dieu; et s'il n'arrivait pas à temps, il me demandait ce que j'avais dit. Maximin me dit de lui apprendre un jeu. La matinée était déjà avancée. Je lui dis de ramasser des fleurs pour faire le « Paradis ». Nous nous mîmes tous les deux à l'ouvrage; nous eûmes bientôt une quantité de fleurs de diverses couleurs. L'Angélus du village se fit entendre, car le ciel était beau, il n'y avait pas de nuages. Après avoir dit au bon Dieu ce que nous savions, je dis à Maximin que nous devions conduire nos vaches sur un petit plateau près du ravin, où il y aurait des pierres pour bâtir le « Paradis ». Nous conduisîmes nos vaches au lieu désigné, et ensuite nous prîmes notre petit repas ; puis nous nous mîmes à porter des pierres et à construire notre petite maison, – qui consistait en un rez-de-chaussée qui, soi disant, était notre habita­tion, puis un étage au-dessus qui était selon nous le « Paradis ». Cet étage était tout garni de fleurs de différentes couleurs, avec des couronnes sus­pendues par des tiges de fleurs. Ce « Paradis » était couvert d'une seule et large pierre que nous avions recouverte de fleurs ; nous avions aussi suspendu des couronnes tout autour. Le « Paradis » terminé nous le regardions ; le sommeil nous vint, nous nous éloignâmes de là à environ deux pas, et nous nous endormîmes sur le gazon.

La belle Dame s'assied sur notre Paradis, sans le faire crouler.



M'étant réveillée et ne voyant pas nos vaches, j'appelai Maximin et je gravis le petit monticule. De là, ayant vu que nos vaches étaient couchées tranquillement, je redescendais, et Maximin montait, quand tout à coup je vis une belle lumière plus brillante que le soleil et à peine ai-je pu dire ces paroles : « Maximin vois-tu là-bas? Ah ! mon Dieu ! » en même temps je laissais tomber le bâton que j'avais en main. Je ne sais ce qui se passait en moi de délicieux dans ce moment, mais je me sentais attirée, je me sentais un grand respect plein d'amour, et mon cœur aurait voulu courir plus vite que moi.

Je regardais bien fortement cette lumière qui était immobile, et comme si elle se fut ouverte, j'aperçus une autre lumière bien plus brillante et qui était en mouvement, et, dans cette lumière une très belle dame assise sur notre Paradis, ayant la tête dans ses mains.

Cette belle Dame s'est levée, elle a croisé médiocrement ses bras en nous regardant et nous a dit : « Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur, je suis ici pour vous annoncer une grande nouvelle. »

Ces douces et suaves paroles me firent voler jusqu'à elle, et mon cœur aurait voulu se coller à elle pour toujours.

Arrivée bien près de la belle Dame, devant elle à sa droite, elle commence le discours, et des larmes commencent aussi à couler de ses beaux yeux : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller la main de mon Fils. Elle est si lourde et pesante que je ne puis plus la retenir.

« Depuis le temps que je souffre pour vous autres ! Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse. Et, pour vous autres, vous n'en faites pas cas. Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j'ai prise pour vous autres. Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder. C'est ce qui appe­santit tant le bras de mon Fils.

« Ceux qui conduisent les charrettes ne savent pas parler sans y mettre le nom de mon Fils au milieu.

« Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon Fils. Si la récolte se gâte, ce n'est qu'à cause de vous autres. Je vous l'ai fait voir l'année passée par les pommes de terre, vous n'en avez pas fait cas; c'est au contraire quand vous en trouviez de gâtées, vous juriez, et vous mettiez le nom de mon Fils. Elles vont continuer à se gâter, à la Noël il n'y en aura plus. »

Ici je cherchais à interpréter la parole : pommes de terre; je croyais comprendre que cela signifiait : pommes. La belle et bonne Dame, devi­nant ma pensée reprit ainsi : « Vous ne comprenez pas, mes enfants, je vais vous le dire autrement. »

La traduction en français est celle-ci :



« Si la récolte se gâte, ce n'est rien que pour vous autres; je vous l'ai fait voir l'année passée par les pommes de terre, et vous n'en avez pas fait cas; c'était, au contraire, quand vous en trouviez de gâtées, vous juriez et vous mettiez le nom de mon Fils. Elles vont continuer à se gâter et, à la Noël, il n'y en aura plus.

« Si vous avez du blé, il ne faut pas le semer.

« Tout ce que vous sèmerez les bêtes le mangeront et ce qui viendra tombera tout en poussière quand vous le battrez. Il viendra une grande famine. Avant que la famine vienne, les petits enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les mains des personnes qui les tiendront; les autres feront pénitence par la faim. Les noix devien­dront mauvaises; les raisins pourriront. »

Ici, la belle Dame, qui me ravissait, resta un moment sans se faire entendre; je voyais cependant qu'elle continuait, comme si elle parlait, de remuer gracieusement ses aimables lèvres. Maximin recevait alors son secret. Puis, s'adressant à moi, la Très Sainte Vierge me parla et me donna un secret en français. Ce secret, le voici tout entier et tel qu'elle me l'a donné.


« Mélanie, ce que je vais vous dire maintenant ne sera pas toujours secret; vous pourrez le publier en 1858.

« Les prêtres, ministres de mon Fils, les prêtres, par leur mauvaise vie, par leur irrévérence et leur impiété à célébrer les saints mystères, par l'amour de l'argent, l'amour de l'honneur et des plaisirs, les prêtres sont devenus des cloaques d'impureté. Oui, les prêtres demandent vengeance, et la vengeance est suspendue sur leurs têtes. Malheur aux prêtres et aux per­sonnes consacrées à Dieu, lesquelles par leur infidélité et leur mauvaise vie crucifient de nouveau mon Fils ! Les péchés des personnes consacrées à Dieu crient vers le Ciel et appellent la vengeance, et voilà que la vengeance est à leur porte, car il ne se trouve plus personne pour implorer miséricorde et pardon pour le peuple; il n'y a plus d'âmes généreuses, il n'y a plus per­sonne digne d'offrir la Victime sans tache à l'Éternel en faveur du monde.

« Dieu va frapper d'une manière sans exemple. Malheur aux habitants de la terre ! Dieu va épuiser sa colère, et, personne ne pourra se soustraire à tant de maux réunis.

« Les chefs, les conducteurs du peuple de Dieu ont négligé la prière et la pénitence, et le démon a obscurci leur intelligence; ils sont devenus ces étoiles errantes que le vieux diable traînera avec sa queue pour les faire périr. Dieu permettra au vieux serpent de mettre des divisions parmi les régnants, dans toutes les sociétés et dans toutes les familles. On souffrira des peines physiques et morales; Dieu abandonnera les hommes à eux-mêmes et enverra des châtiments qui se succéderont pendant plus de trente-cinq ans.

« La société est à la veille des fléaux les plus terribles et des plus grands événements ; on doit s'attendre à être gouverné par une verge de fer et à boire le calice de la colère de Dieu.


« Que le vicaire de mon Fils, le Souverain Pontife Pie IX ne sorte plus de Rome après l'année 1859; mais qu'il soit ferme et généreux, qu'il combatte avec les armes de la foi et de l'amour; je serai avec lui. Qu'il se méfie de Napoléon ; son cœur est double, et quand il voudra être à la fois pape et empereur, bientôt Dieu se retirera de lui ; il est cet aigle qui, voulant toujours s'élever, tombera sur l'épée dont il voulait se servir pour obliger les peuples à se faire élever.

«L'Italie sera punie de son ambition en voulant secouer le joug du Sei­gneur des Seigneurs; aussi, elle sera livrée à la guerre, le sang coulera de tous côtés ; les Églises seront fermées ou profanées ; les prêtres, les religieux seront chassés; on les fera mourir, et mourir d'une mort cruelle. Plusieurs abandonneront la foi, et le nombre des prêtres et des religieux qui se sépare­ront de la vraie religion sera grand; parmi ces personnes il se trou­vera même des évêques.

« Que le pape se tienne en garde contre les faiseurs de miracles ; car le temps est venu que les prodiges les plus étonnants auront lieu sur la terre et dans les airs.

« En l'année 1864, Lucifer avec un grand nombre de démons seront déta­chés de l'enfer; ils aboliront la foi peu à peu et même dans les personnes consacrées à Dieu; ils les aveugleront de telle manière, qu'à moins d'une grâce particulière, ces personnes prendront l'esprit de ces mauvais anges; plusieurs maisons religieuses perdront entièrement la foi et perdront beau­coup d'âmes.

« Les mauvais livres abonderont sur la terre, et les esprits de ténèbres répandront partout un relâchement universel pour tout ce qui regarde le ser­vice de Dieu; ils auront un très grand pouvoir sur la nature; il y aura des églises pour servir ces esprits. Des personnes seront transportées d'un lieu à un autre par ces esprits mauvais, et même des prêtres, parce qu'ils ne se seront pas conduits par le bon esprit de l'Évangile qui est un esprit d'humi­lité, de charité et zèle pour la gloire de Dieu. On fera ressusciter des morts et des justes. (C'est-à-dire que ces morts prendront la figure des âmes justes qui avaient vécu sur la terre, afin de mieux séduire les hommes ; ces soi-disant morts ressuscités, qui ne seront autre chose que le démon sous ces figures, prêcheront un autre Évangile contraire à celui du vrai Christ Jésus, niant l'existence du Ciel) ; soit encore les âmes des damnés. Toutes ces âmes paraîtront comme unies à leur corps. Il y aura en tous lieux des prodiges extraordinaires, parce que la vraie foi s'est éteinte et que la fausse lumière éclaire le monde. Malheur aux princes de l'Église qui ne seront occupés qu'à entasser richesses sur richesses, qu'à sauvegarder leur autorité et à dominer avec orgueil !

« Le Vicaire de mon Fils aura beaucoup à souffrir, parce que pour un temps l'Église sera livrée à de grandes persécutions ; ce sera le temps des ténèbres; l'Église aura une crise affreuse.

« La sainte foi de Dieu étant oubliée, chaque individu voudra se guider par lui-même et être supérieur à ses semblables. On abolira les pouvoirs civils et ecclésiastiques; tout ordre et toute justice seront foulés aux pieds; on ne verra qu'homicides, haine, jalousie, mensonge et discorde sans amour pour la patrie ni pour la famille.

« Le Saint-Père souffrira beaucoup. Je serai avec lui jusqu'à la fin pour recevoir son sacrifice.

« Les méchants attenteront plusieurs fois à sa vie sans pouvoir nuire à ses jours; mais ni lui ni son successeur... ne verront le triomphe de l'Église de Dieu.

« Les gouvernants civils auront tous un même dessein qui sera d'abolir et de faire disparaître tout principe religieux, pour faire place au matéria­lisme, à l'athéisme, au spiritisme et à toutes sortes de vices.



« Dans l'année 1865, on verra l'abomination dans les lieux saints; dans les couvents, les fleurs de l'Église seront putréfiées et le démon se rendra comme le roi des cœurs. Que ceux qui sont à la tête des communautés reli­gieuses se tiennent en garde pour les personnes qu'ils doivent recevoir, parce que le démon usera de toute sa malice pour introduire dans les ordres religieux des personnes adonnées au péché, car les désordres et l'amour des plaisirs charnels seront répandus par toute la terre.

« La France, l'Italie, l'Espagne et l'Angleterre seront en guerre; le sang coulera dans les rues; le Français se battra avec le Français, l'Italien avec l'Italien; ensuite il y aura une guerre générale qui sera épouvantable. Pour un temps, Dieu ne se souviendra plus de la France ni de l'Italie parce que l'Évangile de Jésus-Christ n'est plus connu. Les méchants déploieront toute leur malice; on se tuera, on se massacrera mutuellement jusque dans les maisons.



« Au premier coup de son épée foudroyante, les montagnes et la nature entière trembleront d'épouvante parce que les désordres et les crimes des hommes percent la voûte des cieux. Paris sera brûlé et Marseille englouti; plusieurs grandes villes seront ébranlées et englouties par des tremblements de terre; on croira que tout est perdu; on ne verra qu'homicides, on n'entendra que bruits d'armes et que blasphèmes.

« Les justes souffriront beaucoup; leurs prières, leur pénitence et leurs larmes monteront jusqu'au Ciel, et tout le peuple de Dieu demandera par­don et miséricorde, et demandera mon aide et mon intercession. Alors Jésus-Christ, par un acte de sa justice et de sa grande miséricorde pour les justes, commandera à ses Anges que tous ses ennemis soient mis à mort. Tout à coup, les persécuteurs de l'Église de Jésus-Christ et tous les hommes adonnés au péché périront et la terre deviendra comme un désert. Alors se fera la paix, la réconciliation de Dieu avec les hommes; Jésus-Christ sera servi, adoré et glorifié ; la charité fleurira partout. Les nouveaux rois seront le bras droit de la sainte Église, qui sera forte, humble, pieuse, pauvre, zélée et imitatrice des vertus de Jésus-Christ. L'Évangile sera prêché partout, et les hommes feront de grands progrès dans la foi, parce qu’il y aura unité parmi les ouvriers de Jésus-Christ et que les hommes vivront dans la crainte de Dieu.



« Cette paix parmi les hommes ne sera pas longue; vingt-cinq ans d'abondantes récoltes leur feront oublier que les péchés des hommes sont cause de toutes les peines qui arrivent sur la terre.

« Un avant-coureur de l'Antéchrist, avec ses troupes de plusieurs nations, combattra contre le vrai Christ, le seul Sauveur du monde; il répandra beau­coup de sang, et voudra anéantir le culte de Dieu pour se faire regarder comme un Dieu.

« La terre sera frappée de toutes sortes de plaies (outre la peste et la famine qui seront générales); il y aura des guerres jusqu'à la dernière guerre qui sera alors faite par les dix rois de l'Antéchrist, lesquels rois auront tous un même dessein et seront les seuls qui gouverneront le monde. Avant que ceci arrive, il y aura une espèce de fausse paix dans le monde; on ne pen­sera qu'à se divertir; les méchants se livreront à toutes sortes de péchés; mais les enfants de la sainte Église, les enfants de la foi, mes vrais imita­teurs, croîtront dans l'Amour de Dieu et dans les vertus qui me sont les plus chères. Heureuses les âmes humbles conduites par l'Esprit-Saint! Je combattrai avec elles jusqu'à ce qu'elles arrivent à la plénitude de l'âge.

« La nature demande vengeance pour les hommes et elle frémit d'épouvante dans l'attente de ce qui doit arriver à la terre souillée de crimes. Tremblez, terre, et vous qui faites profession de servir Jésus-Christ et qui, au-dedans, vous adorez vous-mêmes, tremblez, car Dieu va vous livrer à son ennemi, parce que les lieux saints sont dans la corruption ; beaucoup de cou­vents ne sont plus les maisons de Dieu, mais les pâturages d'Asmodée et des siens. Ce sera pendant ce temps que naîtra l'Antéchrist d'une religieuse hébraïque, d'une fausse vierge qui aura communication avec le vieux serpent, le maître de l'impureté son père sera Ev. ; en naissant il vomira des blasphèmes ; il aura des dents, en un mot, ce sera le diable incarné ; il pous­sera des cris effrayants, il fera des prodiges, il ne se nourrira que d'impure­tés. Il aura des frères qui, quoiqu'ils ne soient pas comme lui des démons incarnés, seront des enfants de mal ; à douze ans ils se feront remarquer par leurs vaillantes victoires qu'ils remporteront; bientôt ils seront chacun à la tête des armées, assistés par des légions de l'enfer.

« Les saisons seront changées, la terre ne produira que de mauvais fruits, les astres perdront leurs mouvements réguliers, la lune ne reflétera qu'une faible lumière rougeâtre ; l'eau et le feu donneront au globe de la terre des mouvements convulsifs et d'horribles tremblements de terre qui feront engloutir des montagnes, des villes, etc.

« Rome perdra la foi et deviendra le siège de l'Antéchrist.

« Les démons de l'air avec l'Antéchrist feront de grands prodiges sur la terre et dans les airs, et les hommes se pervertiront de plus en plus. Dieu aura soin de ses fidèles serviteurs et des hommes de bonne volonté, l'Évan­gile sera prêché partout, tous les peuples et toutes les nations auront connaissance de la vérité.



« J'adresse un pressant appel à la terre; j'appelle les vrais disciples du Dieu vivant et régnant dans les Cieux; j'appelle les vrais imitateurs du Christ fait homme, le seul et vrai Sauveur des hommes; j'appelle mes enfants, mes vrais dévots, ceux qui se sont donnés à moi pour que je les conduise à mon divin Fils, ceux que je porte pour ainsi dire dans mes bras, ceux qui ont vécu de mon esprit enfin j'appelle les apôtres des derniers temps, les fidèles disciples de Jésus-Christ qui ont vécu dans un mépris du monde et d'eux-mêmes, dans la pauvreté et dans l'humilité, dans le mépris et dans le silence, dans l'oraison, et la mortification, dans la chasteté et l'union avec Dieu, dans la souffrance et inconnus du monde. Il est temps qu'ils sortent et viennent éclairer la terre. Allez et montrez-vous comme mes enfants chéris ; je suis avec vous et en vous, pourvu que votre foi soit la lumière qui vous éclaire dans ces jours de malheurs. Que votre zèle vous rende comme des affamés pour la gloire et l'honneur de Jésus-Christ. Combattez, enfants de lumière, vous, petit nombre qui y voyez; car voici le temps des temps, la fin des fins.

«L'Église sera éclipsée, le monde sera dans la consternation. Mais voilà Énoch et Élie remplis de l'Esprit de Dieu; ils prêcheront avec la force de Dieu, et les hommes de bonne volonté croiront en Dieu, et beaucoup d'âmes seront consolées; ils feront de grands progrès par la vertu du Saint-Esprit et condamneront les erreurs diaboliques de l'Antéchrist. Malheur aux habi­tants de la terre ! Il y aura des guerres sanglantes et des famines, des pestes et des maladies contagieuses; il y aura des pluies d'une grêle effroyable d'animaux; des tonnerres qui ébranleront les villes, des tremblements de terre qui engloutiront des pays ; on entendra des voix dans les airs ; les hommes se battront la tête contre les murailles, ils appelleront la mort, et d'un autre côté la mort fera leur supplice; le sang coulera de tous côtés. Qui pourra vaincre si Dieu ne diminue le temps de l'épreuve ? Par le sang, les larmes et les prières des justes Dieu se laissera fléchir – Énoch et Élie seront mis à mort; Rome païenne disparaîtra ; le feu du ciel tombera et consumera trois villes; tout l'univers sera frappé de terreur, et beaucoup se laisseront séduire parce qu'ils n'ont pas adoré le vrai Christ vivant parmi eux. Il est temps le soleil s'obscurcit; la foi seule vivra.

« Voici le temps l'abîme s'ouvre. Voici le roi des rois des ténèbres, voici la Bête avec ses sujets, se disant le Sauveur du monde. Il s'élèvera avec orgueil dans les airs pour aller jusqu'au ciel; il sera étouffé par le souffle de saint Michel Archange. Il tombera, et la terre qui, depuis trois jours sera en de continuelles évolutions, ouvrira son sein plein de feu; il sera plongé pour jamais avec tous les siens dans les gouffres éternels de l'enfer. Alors l'eau et le feu purifieront la terre et consumeront toutes les œuvres de l'orgueil des hommes et tout sera renouvelé; Dieu sera servi et glorifié. »


Ensuite, la Sainte Vierge me donna, aussi en français, la règle d'un nouvel ordre religieux.

Après m'avoir donné la règle de ce nouvel ordre religieux, la Sainte Vierge reprit ainsi la suite du discours : « S'ils se convertissent, les pierres et les rochers se changeront en blé et les pommes de terre se trouveront ensemencées dans les terres.

« Faites-vous bien votre prière, mes enfants ? »

Nous répondîmes tous les deux : « Oh ! non, Madame, pas beaucoup. » « Ah ! mes enfants, il faut bien la faire, soir et matin. Quand vous ne pourrez pas mieux faire, dites un Pater et un Ave Maria ; et quand vous aurez le temps et que vous pourrez mieux faire, vous en direz davantage. Il ne va que quelques femmes un peu âgées à la messe; les autres travaillent tout l'été le dimanche; et l'hiver, quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la messe que pour se moquer de la religion. Le carême, ils vont à la boucherie comme des chiens.

N'avez-vous pas vu du blé gâté, mes enfants ? »

Tous deux, nous avons répondu : « Oh ! non Madame. »

La Sainte Vierge, s'adressant à Maximin :

« Mais toi, mon enfant, tu dois bien en avoir vu une fois vers le Coin, avec ton père. L'homme de la pièce dit à ton père : "Venez voir comme mon blé se gâte." Vous y allâtes. Ton père prit deux ou trois épis dans sa main, il les frotta, et ils tombèrent en poussière. Puis, en vous en retour­nant, quand vous n'étiez plus qu'à une demi-heure de Corps, ton père te donna un morceau de pain en te disant

"Tiens, mon enfant, mange cette année, car je ne sais pas qui mangera l'année prochaine si le blé se gâte comme cela." »

Maximin répondit : « C'est bien vrai, Madame, je ne me le rappelais pas. »

La Très Sainte Vierge a terminé son discours en français.

« Eh bien ! mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple. »

La très belle Dame traversa le ruisseau, et, à deux pas du ruisseau, sans se retourner vers nous qui la suivions (parce qu'elle attirait à elle par son éclat et plus encore par sa bonté qui m'enivrait, qui semblait me faire fondre le cœur), elle nous a dit encore : « Eh bien ! mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple. »

Puis elle a continué à marcher jusqu'à l'endroit où j'étais montée pour regarder où étaient nos vaches. Ses pieds ne touchaient que le bout de l'herbe sans la faire plier. Arrivée sur la petite hauteur, la belle Dame s'arrêta, et vite je me plaçai devant elle pour bien, bien la regarder, et tâcher de savoir quel chemin elle inclinait le plus à prendre; car c'était fait de moi, j'avais oublié et mes vaches et les maîtres chez lesquels j'étais en service je m'étais attachée pour toujours et sans conditions à ma Dame oui, je voulais ne plus jamais, jamais la quitter; je la suivais sans arrière-pensée, et dans la disposition de la servir tant que je vivrai. Avec ma Dame, je croyais avoir oublié le paradis; je n'avais plus que la pensée de la servir en tout; et je croyais que j'aurais pu faire tout ce qu'elle m'aurait dit de faire, car il me semblait qu'elle avait beaucoup de pouvoir. Elle me regardait avec une tendre bonté qui m'attirait à elle; j'aurais voulu, avec les yeux fermés, m'élancer dans ses bras. Elle ne m'a pas donné le temps de le faire. Elle s'est élevée insensiblement de terre à une hauteur d'environ un mètre et plus; et, restant ainsi suspendue en l'air un tout petit instant, ma belle Dame regarda le ciel, puis la terre à sa droite et sa gauche, puis elle me regarda avec des yeux si doux, si aimables et si bons que je croyais qu'elle m'attirait dans son intérieur, et il me semblait que mon cœur s'ouvrait au sien. Et tandis que mon cœur se fondait en une douce dilatation, la belle figure de ma bonne Dame dis­paraissait peu à peu ; il me semblait que la lumière en mouvement se multipliait ou bien se condensait autour de la Très Sainte Vierge, pour m'empêcher de la voir plus longtemps. Ainsi la lumière prenait la place des parties du corps qui disparaissaient à mes yeux; ou bien il me sem­blait que le corps de ma Dame se changeait en lumière en se fondant. Ainsi la lumière en forme de globe s'élevait doucement en direction droite.

Je ne puis pas dire si le volume de lumière diminuait à mesure qu'elle s'élevait, ou bien si c'était l'éloignement qui faisait que je voyais dimi­nuer la lumière à mesure qu'elle s'élevait; ce que je sais, c'est que je suis restée longtemps la tête levée et les yeux fixés sur la lumière, même après que cette lumière, qui allait toujours s'éloignant et diminuant de volume, eût fini par disparaître. Mes yeux se détachent du firmament, je regarde autour de moi, je vois Maximin qui me regardait, je lui dis «Mémin, cela doit être le bon Dieu de mon père, ou la Sainte Vierge, ou quelque grande sainte. »

Et Maximin, lançant la main en l'air, il dit : « Ah! si je l'avais su. »


(Fonte : Michel Corteville – René Laurentin ; « Découverte du secret de La Salette » ; Fayard, Paris, 2002)





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